mercredi 20 mai 2009

Pierre Fornassetti

ancienne élève des Beaux-Arts de Parisdésigne et décore des cabinets de curiosités
« Ce que je cherche dans chaque objet est la marque de l’homme » dit Fornasetti.
Fornasetti : peintre, sculpteur, décorateur d’intérieur, graveur, il a réalisé plus de 11 000 décors et costumes, organisé de nombreuses expositions et événements dans le monde entier. Son imagination héritée d’une forte culture italienne se répand sur tous les supports possibles : cravates, gilets, verres, assiettes, parapluie, lampes, meubles, paravents…C’est là que son sens de l’humour, sa marque d’homme, s’exprime.


L’œuvre décorative de Piero Fornasetti est totalement imprégnée d’architecture qui est sans aucun doute un des trésors de l’Italie. Bien que ses motifs soient empruntés à Palladio, Bramante, Brunelleschi ou Piranèse, il développe un style méditerranéen, italianisant qui lui est propre. Il force les plans, les élévations ou les bâtiments à épouser les formes de ses supports : vêtements, meubles, lampes… Il propose des versions personnelles des fresques néo-classiques de Pompéi où la répétition des motifs comme une frise incessante semble indomptable.
Pour Fornasetti, comme pour le designer Gio Ponti avec qui il travaillera des années, l’architecture amène le mouvement. On s’y promène, on ouvre des portes, on monte des escaliers, des lumières se diffusent.

Au-delà de sa collaboration avec Gio Ponti qui sans aucun doute l’aura révélé, Fornasetti dirige personnellement son travail créatif vers la magie et l’illusion. Il se réfère souvent aux maîtres du trompe l’œil de la Renaissance en déroutant les modèles ici piochés : l’image d’un dôme décore le fond d’un bol, le Colisée devient théière… : l’illusion enrobe la fonction. L’œil est trompé et en cela il perpétue la tradition italienne.
Pour Fornasetti, un seul objet ne peut offrir toutes les facettes d’une idée. Il prend plaisir à laisser dériver son imagination. Un thème se décline dans des formes multiples mais aussi sur des supports multiples. L’exemple le plus marquant de ces Thèmes et Variations est incontestablement le visage de cette courtisane tiré d’un magazine français du XIX° siècle et qu’il modula en plus de 500 variations essentiellement pour la vaisselle.

Parmi ses thèmes favoris : le soleil, les jeux de cartes, Arlequin et les décors de la comedia dell’arte, les instruments de musique (particulièrement présents dans les intarsia de la Renaissance) ou ce visage de femme que certains ont suggéré être la Mona Lisa de Fornasetti. Toutes ses déclinaisons peuvent perçues comme des calembours à première vue. Mais il faut voir au-delà une œuvre créative pleine de joie et jamais lassée de la vie.

1913 naissance le 10 novembre à Milan de Piero Fornasetti1930 entre à l’Académie Brera pour apprendre le dessin, est expulse en 1932 pour indiscipline1933 expose ses premiers foulards de soie imprimée à la triennale de Milan1935 à la sixième triennale présente entre autres choses une frise décorative en céramique reprenant le style archaïque1940 rencontre avec Gio Ponti, architecte et designer avec lequel il travaillera des années. En 1942 il exécute des fresques pour le Palais Bo de Padoue. En 1943-1946 pendant la guerreil s’exile en Suisse. En 1947 il expose toujours à la Triennale de Milan une série de motifs pour céramiques (commandée par Gio Ponti).En 1950 il réalise l’intérieur du Casino de San Remo. En 1951 chargé de l’ameublement de la Maison Lucano, un des premiers exemples "d’ameublement et décoration totale" en collaboration avec Gio Ponti. En 1952 il prend part à la décoration intérieure du paquebot Andrea Doria. 1955-1958 création de Stanza Metafisica (la pièce métaphysique) : 32 panneaux modulables de 16 mètres de longueur totale formant un environnement architectural intérieur d’escaliers, échelles, fenêtres, portes ouvertes, perspectives. Fornasetti l’imagine comme un environnement propre à la méditation.1970 fonde avec des amis la Galleria dei Bibliofili1979 mort de Gio Ponti. En 1980 ouvre la boutique Thèmes et Variations à Londres qui donnera un nouvel intérêt son travail. En 1988 mort de Piero Fornasetti le 15 octobre.
En 1989 Barnaba Fornasetti, son fils, continue le travail créatif engagé par son père. 1991-1992 le Victoria and Albert Museum à Londres organise la première grande exposition dédiée à l’oeuvre de Fornasetti1992 début d’une série de licence contractée avec des éditeurs pour une nouvelle production du travail de Fornasetti.
A Paris, en 20007, décoré par son fils Barnaba Fornasetti , le salon de thé -restaurant - boutique l' Eclaireur.