mercredi 15 août 2007

"Marie" le 15 août à Paris

"O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous"


Evêque de Paris (1196-1208), Eudes de Sully formula le Je vous salue Marie en ajoutant une conclusion aux antiennes mariales des fêtes de l’Annonciation et de la Visitation qui reprenaient les paroles de l’archange Gabriel à la Vierge marie. Cette prière se répandit dans toute l’Europe en même temps que les statuts synodaux qu’Eudes de Sully promulgua pour le diocèse de Paris et qui inspirèrent beaucoup d’autres évêques:
" Je vous salue Marie, Pleine de grâce. Le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie Entre toutes les femmes Et Jésus, le fruit de vos entrailles, Est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu, Priez pour nous, Pauvres pécheurs, Maintenant et à l’heure De notre mort."


Le texte du Magnificat de Marie, l’humble servante du Seigneur, reprend les paroles de plusieurs chants de l’Ancien Testament pour en faire le cantique d’action de grâce de l’Eglise, tout au long des générations chrétiennes. Chaque soir, dans le vaisseau de la cathédrale, il est chanté à l’office des Vêpres:
"Magníficat ánima méa Dóminum, Et exultávit spíritus méus in Déo salutári méo. Quia respéxit humilitátem ancíllæ súæ, ecce enim ex hoc beátam me dícent ómnes generatiónes. Quia fécit míhi mágna qui pótens est : et sánctum nómen éjus Et misericórdia éjus a progénie in progénies timéntibus éum. Fécit poténtiam in bráchio súo : dispérsit supérbos ménte córdis súi. Depósuit poténtes de séde, et exaltávit húmiles. Esuriéntes implévit bónis : et dívites dimísit inánes. Suscépit Israël púerum súum, recordátus misericórdiæ súæ. Sicut locútus est ad pátres nóstros, Abraham et sémini éjus in saécula. Glória Pátri et Fílio et Spirítui Sáncto, Sicut érat in princípio, et nunc, et sémper, et in saécula sæculórum. Amen."
"Mon âme exalte le Seigneur, Exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles : Saint est son nom ! Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël, son serviteur ; il se souvient de son amour, De la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais. Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, Maintenant et à jamais, dans les siècles des siècles. Amen."

Salve Regina: La plus célèbre des Antiennes adressées à Marie. Elle est Reine bien sûr, mais l’auteur Adhémar de Monteil, évêque du Puy, au XIe siècle, l’appelle aussitôt mère de miséricorde et ses yeux miséricordieux sont tournés vers nous. Au XIIe siècle, Saint Bernard, le célèbre dévot de Notre Dame, y a ajouté les trois dernières invocations pleines de tendresse:
"Salve, Regína, Máter misericórdiæ Víta, dulcédo, et spes nóstra, sálve. Ad te clamámus, éxules, fílii Hévæ. Ad te suspirámus, geméntes et flentes in hac lacrimárum válle. Eia ergo, Advocáta nóstra, íllos túos misericórdes óculos ad nos convérte. Et Jésum, benedíctum frúctum véntris túi, nóbis post hoc exsílium osténde. O clémens, O pía, O dúlcis Vírgo María. "

Vœu de Louis XIII: Roi de France de 1610 à 1642, il fut marié à Anne d’Autriche dont il attendit longtemps un fils. Lorsque la naissance de Louis XIV consolida la paix dans le royaume dévasté par les guerres de religion, le roi voulut consacrer sa personne et son Etat à la très sainte et glorieuse Vierge qu’il déclara la protectrice spéciale de la France.

La vierge Marie et Paul Claudel: II se convertit à 18 ans, aux vêpres de Noël 1886, alors qu’il se tenait à côté de la statue de la Vierge du Pilier priée sous le vocable de Notre-Dame de Paris. II a raconté : J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable . C’est pourquoi le poète pourra encourager à s’adresser à la Vierge Marie. Il mourut en 1955:
La Vierge à Midi
Il est midi. Je vois l’église ouverte. Il faut entrer. Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.
Je n’ai rien à offrir et rien à demander. Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela Que je suis votre fils et que vous êtes là.
Rien que pour un moment pendant que tout s’arrête. Midi ! Etre avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.
Ne rien dire, mais seulement chanter Parce qu’on a le coeur trop plein, Comme le merle qui suit son idée En ces espèces de couplets soudains.
Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée, La femme dans la Grâce enfin restituée,
La créature dans son honneur premier Et dans son épanouissement final, Telle qu’elle est sortie de Dieu au matin De sa splendeur originale.
Intacte ineffablement parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ, Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance Et le seul fruit.
Parce que vous êtes la femme, L’Eden de l’ancienne tendresse oubliée, Dont le regard trouve le coeur tout à coup et fait jaillir Les larmes accumulées,
Parce qu’il est midi, Parce que nous sommes en ce jour d’aujourd’hui, Parce que vous êtes là pour toujours, Simplement parce que vous êtes Marie, Simplement parce que vous existez,
Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !

Charles Péguy: Contemporain de Paul Claudel, puisqu’il vécut de 1873 à 1914, il composa le Porche du mystère de la deuxième vertu en 1911. Il s’adresse aussi à Notre-Dame de Paris par cet extrait où il énumère les saints patrons de Paris sculptés aux portails de la cathédrale: "Mais il vient un jour, il vient une heure, il vient un moment où saint Marcel et sainte Germaine, Et saint Germain lui-même et notre grande amie cette grande sainte Geneviève, Et ce grand saint Pierre lui-même ne suffit plus Et où il faut résolument faire ce qu’il faut faire… …Et s’adresser directement à celle qui est au-dessus de tout... …Parce qu’aussi elle est infiniment bonne, A celle qui intercède, La seule qui puisse parler avec l’autorité d’une mère. S’adresser hardiment à celle qui est infiniment pure, Parce qu’aussi est elle infiniment douce, A celle qui est infiniment noble Parce qu’aussi elle est infiniment courtoise ... A celle qui est infiniment jeune, parce qu’aussi elle est infiniment mère ... A celle qui est infiniment joyeuse, Parce qu’aussi elle est infiniment douloureuse "

Prière à Notre-Dame de paris du pape Jean-Paul II: Quand il vint pour la première fois à Paris, le 30 mai 1980, le Pape Jean-Paul II prononça cette prière au pied de la statue de Notre-Dame de Paris :
"Vierge Marie, au cœur de la Cité Nous vous prions pour cette ville capitale. Vous, l’Intacte, gardez-lui la pureté de la foi !
Vierge Marie, depuis ce bord de Seine, Nous vous prions pour le pays de France. Vous, Mère, enseignez-lui l’espérance !
Vierge Marie, en ce haut lieu de chrétienté, Nous vous prions pour tous les peuples de la terre. Vous, pleine de grâce, obtenez qu’ils soient un dans l’Amour."